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Février 2025
Après des mois de rhétorique et de spéculations concernant les tarifs américains sur les importations en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine, le président Trump a officiellement mis en œuvre un droit de douane de 10 % sur les importations chinoises le 5 février, bien inférieur aux 60 % initialement proposés. Par ailleurs, malgré plusieurs annonces de Trump concernant l’imposition de tarifs de 25 % sur le Canada et le Mexique, ces derniers ont été suspendus temporairement pendant 30 jours, à compter du 4 février. Les implications potentielles de ces mesures sur l’économie canadienne sont examinées en détail dans notre analyse : Tarifs américains sur le commerce canadien.
Bien que la politique commerciale reste un élément clé à prendre en compte, les marchés boursiers ont été influencés par une gamme de facteurs, notamment les changements dans le sentiment des investisseurs à travers les secteurs à forte croissance ainsi qu’un optimisme excessif dans les prévisions de bénéfices pour certains segments du marché. Les marchés boursiers mondiaux ont commencé l’année sur une note dynamique, malgré un regain de volatilité vers la fin du mois à la suite des ventes massives liées à l’IA qui ont touché certaines actions de sociétés technologiques et de producteurs d’énergie. DeepSeek, une société d’IA chinoise en démarrage fondée il y a deux ans, a lancé son modèle à code source ouvert et annoncé qu’elle l’avait développé pour une fraction du coût engagé par les principales sociétés technologiques américaines. Cette nouvelle a incité les investisseurs à réévaluer la viabilité de la prédominance supposée et des primes de valorisation de nombreuses sociétés à très forte capitalisation liées à l’IA, qui sont en grande partie responsables des gains du marché boursier. Le changement d’humeur des investisseurs a contribué à une baisse de 17 % du cours de l’action Nvidia, qui a effacé presque 600 milliards de dollars US de capitalisation boursière – la plus importante perte jamais survenue sur le marché boursier américain en une seule séance. Même s’il est encore trop tôt pour conclure qu’une correction prolongée des actions liées à l’IA a commencé, cela met en évidence les risques associés à la concentration du marché et aux valorisations excessives.
Les marchés boursiers ayant enregistré deux années successives de gains à deux chiffres, certains de nos placements ont atteint ou dépassé notre évaluation de leur valeur intrinsèque. Dans ce contexte, nous avons activement réduit notre exposition ou liquidé plusieurs positions dans le portefeuille.
La pondération en liquidités a par conséquent augmenté dans la plupart de nos stratégies. À notre avis, cela nous donne davantage de souplesse pour affecter le capital de façon opportuniste, à l’heure où nous pourrions devoir composer avec un climat plus agité.
Au sein des mandats équilibrés, une partie de ces liquidités a été réaffectée aux obligations gouvernementales, ce qui nous permet de préserver le capital tout en attendant des points d’entrée plus intéressants sur le marché des actions. Nous pensons toujours que les actions présentent un profil risque-rendement supérieur à celui des titres à revenu fixe, à moyen et à long terme. Cependant, nous considérons que la différence de ces profils entre les deux catégories d’actifs s’est récemment rétrécie. Vu la diminution du taux directeur au Canada, l’affectation d’une partie des liquidités dégagées aux obligations gouvernementales à court et moyen terme nous a permis d’obtenir un rendement supplémentaire sans prendre de risques excessifs, en attendant des occasions de réinvestir dans les actions. Nous continuons de nous méfier des risques liés aux niveaux de valorisation élevés. Le contexte actuel nous oblige à maintenir un équilibre prudent – c’est-à-dire à rechercher des occasions intéressantes tout en évitant d’acheter des actifs à un prix excessif.
Les ventes que nous avons entreprises dans nos portefeuilles d’actions ont généralement été réparties entre divers secteurs. Cependant, deux exemples notables, liés à l’essor de l’IA, méritent d’être soulignés. Nous avons réalisé des gains substantiels sur notre placement dans Celestica, une position établie en 2007. Au début de 2023, Celestica représentait environ 3 % de nos portefeuilles canadiens, ce qui faisait alors de Letko Brosseau le plus important actionnaire de l’entreprise. Depuis, la société a produit un rendement global cumulatif de presque 780 %, son action se classant parmi les plus performantes de l’indice composé S&P/TSX pendant deux années de suite. Cependant, étant donné que le secteur commençait à souffrir d’une concurrence accrue et de pressions sur les marges, et que Celestica se négociait plus de 18 fois le bénéfice prévu – ce qui dépasse de loin sa moyenne historique de 7 fois –, nous avons conclu que la société avait dépassé nos estimations de valeur intrinsèque. Par conséquent, nous avons prudemment commencé à réduire notre exposition au milieu de 2023 et liquidé entièrement notre position en janvier 2025.
Nous avons aussi pris nos bénéfices sur Capital Power, un producteur d’électricité nord-américain qui exploite 32 centrales. Depuis 2014, la société a triplé sa capacité, et 75 % de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements provient de contrats d’achat d’électricité, ce qui lui assure des flux de trésorerie stables. Le cours de l’action de la société a plus que doublé, passant de 31 $ en avril 2024 à 65 $ en décembre de la même année, dopé par les annonces selon lesquelles la société négocierait avec des hyperconvergeurs et des centres de données pour sous-traiter sa capacité excédentaire en Alberta. Étant donné sa valorisation tendue, l’action se négociant à 20 fois le bénéfice, nous avons de nouveau réduit notre position et verrouillé nos gains alors que le cours de l’action atteignait presque un sommet. Capital Power a souffert des ventes massives alimentées par l’IA à la fin de janvier, qui ont entraîné un repli du cours de son titre. Malgré la récente volatilité, nous restons optimistes au sujet du potentiel de croissance futur de la société.
Nous continuons de privilégier les entreprises de bonne qualité qui affichent des niveaux de valorisation raisonnables, en suivant une approche rigoureuse en matière d’affectation du capital. À notre avis, les prévisions de bénéfices concernant certaines sociétés reflètent un optimisme excessif, et l’incertitude accrue entourant les éventuels tarifs douaniers américains rend la prudence d’autant plus nécessaire. Par conséquent, nous avons réduit ou liquidé certaines positions dont les valorisations nous semblaient tendues et laissé la pondération en liquidités augmenter, estimant que certains titres frôlent des sommets. Malgré la volatilité persistante du marché et les valorisations toujours élevées, nous cherchons patiemment à créer de la valeur en nous assurant d’investir le capital de façon réfléchie et opportuniste. Les valorisations de nos portefeuilles d’actions demeurent raisonnables, ces derniers se négociant à 12,0 fois les bénéfices prévus.
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