Des villages aux grandes villes

Sommaire:

  • L’humanité vit une mutation radicale dont l’impact se fait fortement sentir aux quatre coins du monde.
  • Un nombre impressionnant de villageois se métamorphosent en urbains à chaque jour qui passe.
  • 1,2 milliard de personnes n’ont pas accès à l’électricité.
  • En 2050, 5,7 milliards de personnes vivront dans des zones disposant de sources limitées d’eau propre, et au Brésil, moins de 15 % des routes sont goudronnées.
  • Plus de 400 des 600 villes chinoises souffrent d’une pénurie d’eau.
  • Telle est la réalité d’aujourd’hui.
  • Comment les capitales en pleine expansion pourront-elles supporter un tel afflux de population?
  • Parmi le large éventail d’actifs d’infrastructures que les pays émergents doivent améliorer :
    • les réseaux de transport aérien,
    • maritime,
    • routier
    • et ferroviaire.
  • Dans les années à venir, l’exode des populations des petites localités vers les grandes villes entraînera une augmentation exponentielle de la demande d’énergie.
  • Les investissements dans les infrastructures et les services publics des marchés émergents offrent un excellent potentiel de rendement.
  • Letko, Brosseau & Associés Inc. est activement présente sur les marchés émergents depuis plus de 20 ans et bien placée pour ouvrir cet univers fascinant aux investisseurs.

L’humanité vit une mutation radicale dont l’impact se fait fortement sentir aux quatre coins du monde. En 2019, environ 55 % des 7,5 milliards d’êtres humains habitent dans des villes. La Banque mondiale estime qu’en 2050, les centres urbains abriteront près de 70 % de la population humaine. Puisque 85 % des habitants de la planète vivent dans des pays en développement — où les femmes et les hommes se multiplient au double du taux des pays développés — un nombre impressionnant de villageois se métamorphosent en urbains à chaque jour qui passe.

Comment les capitales en pleine expansion de pays comme le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine — sans compter les 20 autres pays formant les « marchés émergents » — pourront-elles supporter un tel afflux de population? La réponse tient en trois mots : « infrastructures, infrastructures et infrastructures ».

Définition des infrastructures

Aux fins de notre analyse, les infrastructures incluent l’ensemble des systèmes, structures et services fondamentaux dont une société a besoin non seulement pour fonctionner efficacement, mais aussi pour prospérer. « Il s’agit de routes goudronnées bien entretenues que l’on peut emprunter en toute confiance pour se déplacer d’un endroit à un autre », indique Rohit Khuller, gestionnaire de portefeuille principal comptant 20 ans d’expérience au sein de Letko, Brosseau & Associés Inc. dont il dirige les activités liées aux marchés émergents depuis 2011. « Il s’agit aussi de systèmes amenant le gaz jusqu’au poêle domestique, et de réseaux élémentaires d’aqueduc et d’égout. Comment les pays en développement vont-ils composer avec une démographie dynamique alors qu’une grande partie de leur population n’a même pas encore accès à des toilettes propres? »

De toute évidence, les nouvelles puissances émergentes doivent améliorer immédiatement leurs infrastructures inadéquates pour répondre aux besoins fondamentaux actuels de leur population. Cela est d’autant plus urgent que ces besoins iront bientôt croissant en raison de l’urbanisation. Il faut aussi tenir compte d’un fort effet domino. Consensus Economics signale qu’en Inde, la classe moyenne devrait représenter 80 % de la population en 2030, contre à peine 12 % en 2017. Ainsi, en plus d’alourdir le fardeau qui pèse actuellement sur des infrastructures déficientes, défaillantes et insuffisantes, la migration des villages vers les villes exigera à terme une amélioration et une expansion des systèmes existants puisque les nouveaux citadins — qui obtiennent des emplois mieux rémunérés et profitent d’un revenu disponible plus élevé — voudront s’offrir plus de biens, de services et de voyages. Bref, les tensions s’accentuent de partout et ne sont pas près de se résorber.

Actifs d’infrastructures

Parmi le large éventail d’actifs d’infrastructures que les pays émergents doivent améliorer pour répondre à cette poussée d’urbanisation et de consumérisme — et accroître leur PIB par habitant — les transports et les services publics arrivent aux premières loges.

Par exemple, le transport aérien est encore très peu utilisé dans les pays émergents. M. Khuller rappelle qu’à peine deux ou trois pour cent des Indiens prennent l’avion. « À mesure que les revenus augmentent, plus de gens pourront se le permettre. Nous devrons améliorer et agrandir les aéroports existants — et même en construire de nouveaux — pour absorber ce surcroît de trafic. Il faudra investir dans les pistes, les terminaux, la manutention des bagages et la sécurité. »

Le même principe s’appliquant aux routes, chemins de fer et ports maritimes, les possibilités de croissance sont de toute évidence importantes et variées. Par exemple, au Brésil, moins de 15 % des routes sont goudronnées et à peine 1 % du réseau routier est confié au secteur privé; de même, les ports sont congestionnés et les chemins de fer désuets. D’après la Banque mondiale, le coût d’exportation d’un conteneur de 20 pieds — incluant les coûts de transport intérieur et tous les frais connexes — est d’environ 2 215 $ US au Brésil, contre seulement 500 $ US en Chine.

Les services publics d’électricité, d’eau et d’assainissement des pays émergents présentent des besoins tout aussi urgents. Toujours d’après la Banque mondiale, 1,2 milliard de personnes (tout juste moins d’un cinquième de l’humanité) n’ont pas accès à l’électricité et 2,8 milliards doivent s’en remettre au bois, au charbon de bois, au fumier et au charbon pour la cuisine et le chauffage. Ces personnes sont exposées à la pollution atmosphérique intérieure, cause d’environ quatre millions de décès évitables chaque année.

L’Inde a l’un des taux de consommation d’électricité par habitant les plus faibles du monde — 28 % du taux de la Chine et 6 % de celui des États-Unis. « À mon avis, il faudra des décennies de nouveaux investissements dans les installations électriques pour répondre aux besoins de base de la population indienne, souligne M. Khuller. À ma connaissance, aucun des 500 000 villages du pays ne dispose d’une alimentation électrique ininterrompue sur une base quotidienne. » Telle est la réalité d’aujourd’hui. Dans les années à venir, l’exode des populations des petites localités vers les grandes villes entraînera une augmentation exponentielle de la demande d’électricité. Comme le précise M. Khuller, « si vous vivez dans une région reculée du Brésil, de l’Inde ou de la Chine, vous ne consommez pas autant d’électricité ou de gaz que lorsque vous déménagez dans un grand centre urbain. »

L’eau propre — substance essentielle à la vie dont l’approvisionnement diminue déjà dans les pays développés — se fait encore plus rare dans les pays émergents. En Chine, 54 % des ménages ne sont pas branchés à des réseaux d’aqueduc, 74 % n’ont pas d’installations de bain et 77 % sont privés de toilettes adéquates ou non. Plus de 400 des 600 villes chinoises souffrent d’une pénurie d’eau. Enfin, en raison d’une croissance industrielle rapide, plus de la moitié des eaux usées du pays sont rejetées dans les fleuves et les mers sans avoir été traitées.

« Dans bien des pays émergents, l’accès à l’eau n’est pas universel, en ce sens que les populations ne disposent pas d’une eau potable propre sur demande 24 heures sur 24, souligne M. Khuller. Dans les cas où l’eau est disponible — trois ou quatre heures par jour — les gens doivent remplir rapidement leurs citernes et utiliser leurs réserves avec parcimonie. »

La Banque mondiale prévoit que 5,7 milliards de personnes vivront dans des zones disposant de sources limitées d’eau propre en 2050 et appelle donc à un investissement immédiat de 6,7 billions de dollars dans les infrastructures hydriques.

L’occasion frappe à la porte

Les investissements dans les infrastructures et les services publics des marchés émergents offrent un excellent potentiel de rendement. Les perspectives économiques de ces pays font entrevoir une forte croissance des revenus et des bénéfices. Cependant, la sensibilité aux prix jouera un rôle primordial dans le rendement à long terme des placements et il faut évaluer avec soin les risques propres à chaque entreprise, secteur et pays (situation politique, corruption, monnaie et gouvernance).

Les marchés publics offrent un cadre liquide, réglementé et transparent pour investir dans les possibilités de croissance attrayantes des pays émergents. Letko, Brosseau & Associés Inc. est activement présente sur les marchés émergents depuis plus de 20 ans et bien placée pour ouvrir cet univers fascinant aux investisseurs.

Le présent document a été préparé par Letko, Brosseau & Associés Inc. à titre indicatif seulement et ne vise pas à fournir des conseils d’ordre comptable, juridique ou fiscal ou des recommandations en matière de placement, et ne doit pas être utilisé comme tel. Lorsque les renseignements contenus dans le présent document proviennent ou sont dérivés de sources externes, les sources dont ils proviennent sont considérées comme étant fiables, mais la société n’en a pas effectué une vérification indépendante. Aucune représentation ou garantie n’est fournie quant à l’exactitude, l’exhaustivité ou la fiabilité de ces renseignements. Les opinions ou estimations contenues dans le présent rapport constituent notre jugement à cette date et sont sujettes à changement sans préavis. Le présent document peut contenir certaines déclarations prospectives qui reflètent nos attentes actuelles ou prévisions quant à des titres et aux conditions de l’économie et du marché. De par leur nature, les énoncés prospectifs sont assujettis, entre autres, à des risques, des incertitudes et des hypothèses jugés appropriés dans les circonstances pouvant faire en sorte que les événements ou résultats réels diffèrent sensiblement de ceux exprimés dans, ou sous-entendus par, lesdits énoncés. Ces énoncés peuvent aussi constituer l’expression d’opinions qui revêtent un caractère spéculatif et ne doivent pas être considérés comme des exposés de faits.




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